Esprit du droit musulman

Charnay Jean-Paul

DALLOZ

Adala: la justice. Vertu cardinale de l'islam. Mais justice orientée par la Révélation, le Logos divin. L'Islam n'est pas une théocratie mais une logocratie. Le souverain n'est pas le Prince, mais le Texte. Conséquence: le droit musulman est sacral en son essence (le Coran, l'exemple du Prophète), et doctrinal en sa formulation (l'opinion, la fetwa des théologiens-juristes. Mais "droit musulman"? Expression inadéquate: Charâ'a, signifie juste guidance, bonne voie, pour accéder au salut éternel. A la fois prescriptive et performative, elle embrasse la totalité de l'existence. Mais elle n'existait pas à l'époque muhammadienne. Elle a été forgée au fil des conquêtes et des dynasties durant les premiers siècles de l'Hégire. Raffinée par des générations de praticiens, risquant de se dissoudre à travers les divergences des écoles, des peuples et des civilisations, elle a réagi contre les tendances centrifuge des coutumes et des agissements profanes qui ont souvent infléchi les règles scripturaires. Ainsi le droit musulman technique, le fiqh, édicte des normes pour réguler les rapports entre les observances, les personnes et les biens. Il établit des structures sociales et des institutions. Ces structures et institutions ont sécrété une éthique dont le principe fondamental demeure le respect de la Révélation, donc la perpétuation de la norme, gardienne de l'islamité. Le système se reconduit "en boucle" par dynamique interne. Les conflits résultent non pas de l'intégration ou de la séparation entre politique et religion, mais du blocage du juridique par le théologique qui se durcit en une sorte de "mystique de la légalité." Par esquisses successives (ontologique, historique, méthodologique, phénoménologique, éthique, contemporaines), l'ouvrage passe des fondements de la Loi musulmane à l'espoir, ou la crainte, de la déjuridicisation de l'islam.

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EAN
9782247079582
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